D’après le discours d’Adalbert Mosimann
à l’occasion des 30 ans de l’église en 1991

C’est à l’automne 1961 que quelques chrétiens venant de l’éclatement des assemblées darbystes se sont retrouvés régulièrement chez nous pour des études bibliques, il y a donc 30 ans. Nous n’avions alors nullement l’intention de créer une nouvelle communauté mais seulement le désir de faire connaître autour de nous l’Évangile que nous avions redécouvert.

Des conférences bibliques données dans une salle de restaurant, au « Faucon », a augmenté le nombre des intéressés, si bien qu’il a fallu déménager. Nous avons loué une salle de l’école enfantine où nous avons eu nos réunions pendant 9 ans, semaines et dimanches. C’est là aussi que nous avons continué de donner des conférences bibliques.

Le besoin de locaux fonctionnels s’est fait ressentir particulièrement pour des activités annexes, écoles du dimanche, groupes de jeunes, tricots, en son temps nous avions un groupe de dames qui tricotaient, je ne sais pas si ça se fait encore dans d’autres communautés, ici c’est terminé, elles sont trop âgées je crois. Il y a juste 20 ans nous inaugurions les locaux de « l’Abri », c’était au mois de septembre. Pour concrétiser notre engagement chrétien nous avons désiré utiliser ces locaux dans un but social, c’est ainsi que nous avons offert des repas aux élèves du plateau de Diesse, parce que les courses de l’autobus n’étaient pas encore bien réglées pour qu’ils puissent remonter à midi. Et en même temps nous avons accueilli en quarantaine des enfants coréens, il y en a eu 22 ou 23 séries, je ne me souviens pas exactement, je n’ai pas pu retrouver. Nous les avions ici pendant une dizaine de jours, ils étaient examinés médicalement, ils étaient suivis et ensuite ils étaient remis aux familles auxquelles ils étaient destinés.

Pendant l’hiver les services sociaux de la ville rassemble les aînés une fois par semaine, et depuis plusieurs années « l’Abri » abrite un jardin d’enfants. La construction de nos locaux n’a certes par résolu nos problèmes, des problèmes dans une église, il y en a toujours. Nous avons passé par des crises de croissance dont certaines particulièrement sévères, mais dans sa fidélité Dieu nous a chaque fois relevés. Merci au Seigneur. Cette troisième décennie, nous l’avons commencée il y a dix ans, lorsque nous avons fêté les dix ans de « l’Abri » et les vingt ans de la communauté. Cette troisième décennie a été nettement marquée par nos contacts avec nos frères en Christ de milieux différents.

Dès 82 nous avons chaque mois un culte commun avec l’Armée du Salut et dès 86, chaque année quelques activités avec l’Eglise Réformée. Nous participons aussi à la soupe de carême, avec l’Eglise Catholique et par la préparation de la course de la flamme en 1989 nous avons eu des contacts heureux avec nos frères adventistes. Nous apprenons ainsi à nous connaître et à nous apprécier mutuellement. Nous gardons toutefois notre identité et notre spécificité et aussi notre entière autonomie. Pendant 25 ans nous n’avons fait partie d’aucun groupe d’églises ou assemblées évangéliques, nous étions là, seuls, indépendants dans un splendide isolement. En 1985 nous nous sommes affiliés aux Assemblées et Eglises Evangéliques de Suisse Romande. A ces églises donc nous étions très proche sur les plans théologiques et structurels. Nous sortions ainsi d’un isolement qui nous avait certainement été défavorable, en tout cas partiellement. Désignés par le terme « groupement évangélique » notre communauté a pris, il y a quatre ans, le nom « d’Eglise Evangélique de l’Abri ». Cela pouvait avoir l’air prétentieux, vu notre petit nombre, mais cela correspond à ce que nous croyons être une manifestation de l’église de Jésus-Christ à la Neuveville, et d’autre part cette appellation veut dire quelque chose. « Groupement évangélique » on se demandait ce que ça signifiait.

Adalbert Mosimann